Une affaire qui roule
- Anthony Tejero (article LNC)
- 18 juin 2015
- 3 min de lecture

Mont-Dore. La première équipe de roller derby de la ville vient de se créer C’est un départ sur les chapeaux de roues pour la nouvelle équipe de roller derby. Mardi soir, treize nouvelles recrues ont chaussé les patins alors que la discipline ne compte qu’une trentaine de licenciées en Calédonie. Mardi, 20 heures, tout au bout du complexe sportif de Boulari. Dans la pénombre de la halle habituellement réservée au basket, des silhouettes tournent en rond à toute vitesse. Armées de casques, de protège-dents et de genouillères, une dizaine de filles qui n’ont pas froid aux yeux sont venues animer le premier cours de roller derby dans la commune. L’occasion de faire découvrir la discipline aux treize nouvelles recrues qui ont répondu présent à l’appel lancé par le Death Derby Crew (DDC), pour former une nouvelle équipe au Mont-Dore.
« C’est inespéré de voir autant de filles chausser les patins, se réjouit Alice Di Meo, présidente du DDC. Si on arrive à crocher la plupart d’entre elles, ce sera parfait ! » Essor. A un détail près. Face à l’affluence record de joueuses, le club semble victime de son succès. « Ce soir, on a clairement un problème de matériel. Il y a trop de monde et pas assez de patins de tailles différentes, s’inquiète Alice. On aimerait trouver une subvention pour pouvoir acheter une dizaine de paires supplémentaires. Ici, les patins coûtent au moins 15 000 francs. Et on souhaite accepter toutes les filles, peu importe qu’elles n’aient pas assez d’argent ou qu’elles ne veuillent pas acheter l’équipement, avant de savoir si ce sport leur convient. »
Echauffement, exercices d’équilibre, premières tentatives de course sur patin… et béton… Le but de ce premier cours est de répartir les futures joueuses en fonction de leur niveau. « Nous allons mettre en place trois groupes. Les meilleures pourront participer rapidement aux matchs. Mais il faut d’abord assimiler les règles. Et il y en a ! Pas moins de 80 pages du règlement listent les gestes interdits... »
Avec une trentaine de licenciées et déjà deux équipes, à Païta et à Nouméa, la discipline commence à prendre son envol en Nouvelle-Calédonie.
Ce n’est pas Suzie Moget, alias « Suzie one » une fois les patins enfilés, qui dira le contraire. Cette jeune championne de France joue habituellement à Toulouse. Actuellement en convalescence sur le Caillou, l’athlète en profite pour coacher les équipes du DDC. Chutes. « Je suis ici depuis février et je viens presque à tous les entraînements. C’est vraiment cool de voir autant de monde ce soir. Ca montre qu’on va conquérir le monde ! s’emporte la Toulousaine, enthousiaste, mais lucide sur sa discipline.
Elle ne manque pas de rappeler que le roller derby n’est pas sans risques. « C’est un sport de contact, donc ça implique des chutes et d’éventuelles blessures. Les filles doivent en avoir conscience et être bien entraînées avant de se lancer sur des patins. Il faut y aller par étapes », avertit la sportive, qui se remet lentement d’une blessure.
La chute, c’est justement ce qui préoccupe Ashley Rival, 18 ans. La jeune femme est venue avec deux copines. Elle ne connaît pas du tout la discipline, mais n’est pas novice en matière de sports de glisse. « Je faisais un peu de skate avant. Je pratique aussi le judo, donc en général, je n’ai pas peur de tomber à terre. Sauf que ce soir, il n’y a pas de tatami ! »
Comments